Fatiguée par le bruit de ses voisins, Musette la petite souricette quitte son grenier et part en quête d’un nouvel abri. Au cours de son voyage, elle rencontre des animaux très différents d’elle, mais aucun ne peut l’accueillir. Qui voudra alors partager son logis et lui ouvrir son coeur ?
« L’objectif du texte de Musette Souricette est de reprendre les codes classiques de la littérature de jeunesse (histoire en randonnée, rencontre d’animaux, ritournelle, morale) pour essayer de les renouveler. J’ai donc mis à la disposition du lecteur un jeu de devinettes (description d’un animal) au milieu des structures répétitives, pour créer un pont entre les mots et l’image. L’enfant vérifie son hypothèse en recherchant l’animal dans l’illustration. L’histoire se transforme alors en un jeu de recherche interactive grâce à des incessants allers-retours entre le vocabulaire et les différents univers visuels. De plus, j’ai écrit ce texte pour qu’il soit lu et entendu. C’est comme une petite chanson qu’il est très facile de retenir. Enfin, mon objectif était de permettre une lecture sur plusieurs niveaux (la fin est d’ailleurs significative de cette démarche : au-delà de l’amitié, il peut y avoir une réflexion autour du chemin initiatique, de la vie, de la mort et du retour à la nature…) et par de nombreuses entrées (vie des animaux, conscience phonologique et structures syntaxiques répétitives, vocabulaire, personnalités des personnages…). Musette Souricette est comme un labyrinthe où l’on peut entrer et sortir par la porte que l’on a choisi. » | ![]() |
![]() | « Je souhaitais que Musette entraîne les enfants vers l’Art et les grands peintres. Pour cela, il fallait que son image et son univers ne soient pas figés. Je me suis penchée sur diverses techniques picturales. Mon premier brouillon représente une petite souris griffonnée à la manière d’une dizaine de grands peintres. Les contraintes sont alors apparues. Pour illustrer en s’inspirant des peintres qui sont dans le domaine public, il est possible de reprendre des éléments de tableaux ; cependant, lorsqu’il s’agit de peintres contemporains, il est possible de pasticher, en s’inspirant du style pictural, mais sans utiliser d’éléments de tableaux. Les enfants s’attachent au personnage, tout en changeant d’univers pictural à chaque page. Le jeu est de retrouver Musette et l’animal qu’elle rencontre, et petit à petit, leur regard va s’aiguiser pour aborder par la suite l’observation des tableaux de grands peintres.
Pour cet album, j’ai utilisé pinceaux, peinture acrylique, aquarelle, gouache, ainsi que crayons de couleurs, craies grasses, collages de papiers, encre de chine… Le jeu de découverte commence dès la couverture. L’ombre de la souris annonce son image changeante. Les arbres, tous peints avec des techniques différentes, ouvrent les portes de l’imaginaire, et le chemin, dont on ne voit pas la fin, invite la curiosité des enfants. » |