«« Tâche d’encre » est une histoire humaine sur fond de première guerre mondiale. Le parti pris de ce livre est de faire vivre la guerre au lecteur sans ne jamais la voir. Cette omission a pour objectif de donner plus de force au récit et de permettre au lecteur de ressentir plus encore qu’il ne comprend. Tout le début du livre consiste à exposer les mécanismes qui ont conduit à cette guerre par la mise en place d’un système organisé utilisant notamment l’école pour imposer cette idée à la population. La suite du livre aborde un tout autre sujet : l’absence du père. Le front est devenu le lieu de tous les fantasmes cristallisant le doute, l’attente, l’horreur dans le reste de la population. Enfin la guerre évolue dans sa durée jusqu’à devenir un véritable carnage. Comme l’explique le psychologue Roy Baumeister : « Une fois que les membres d’un groupe baignent dans le sang jusqu’à la taille, il est trop tard pour qu’ils remettent en question le projet du groupe dans son ensemble. Il est alors d’autant plus probable qu’ils vont s’enfoncer encore plus profondément. » Cette évolution pose alors une question en point final du récit : Qu’est-ce que l’acte d’héroïsme dans une guerre ? Mourir au combat ou réaliser un acte humain (refuser de tuer) dans des conditions inhumaines ? » | ![]() |
Voir la critique de l’ouvrage par Sanleane publiée sur son blog : Les lectures de Sanleane.